Les eaux usées que nous rejetons chaque jour contiennent des matières organiques, des résidus chimiques et des milliards de germes. Autant d’éléments à risque pour notre santé et notre environnement. Pour éviter les maladies et la pollution, un bon système d’assainissement s’avère indispensable.
L’assainissement domestique de l’eau
Cuisine, salle de bains, sanitaires : un foyer français rejette en moyenne 500 litres d’eau souillée par jour. Il s’agit des eaux usées domestiques. Chargés de matières organiques, de polluants et autres éléments en suspension, ces liquides ne peuvent être dispersés directement dans la nature mais nécessitent un assainissement efficace. Dans le cas contraire, ils pourraient engendrer de vrais risques pour la santé et pour l’environnement.
Quand les eaux usées se déversaient encore en partie dans la rue, les maladies infectieuses comme le choléra se multipliaient. L’apparition du « tout-à-l’égout » dans les villes, dès la fin du XIXè siècle à Paris par exemple, marque un vrai tournant pour la sécurité sanitaire de tous. Ces systèmes reçoivent en effet l’ensemble des eaux usées ménagères mais aussi les eaux de pluie. Dans un but : assainir l’eau et éviter la pollution des nappes phréatiques.
Assainir les eaux vannes et les eaux ménagères
Nous rejetons deux types d’eaux usées : les eaux vannes et les eaux ménagères. Les eaux vannes proviennent des toilettes. Elles contiennent en particulier des matières organiques qui peuvent fermenter et des agents pathogènes, comme des bactéries et des virus. Les eaux ménagères, ou « eaux grises », s’évacuent depuis la salle de bains, la cuisine et certains appareils électroménagers comme le lave-linge et le lave-vaisselle. Elles comportent également des matières organiques mais aussi de nombreux résidus chimiques provenant des détergents et autres produits lavants.
L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) estime ainsi que les 150 à 200 litres d’eau souillée par personne et par jour renferment près de 70 g de matières organiques, 90 g de matières en suspension, 20 g de matières azotées et surtout des milliards de germes. Une vraie menace si ces rejets ne sont pas assainis. Les maladies liées aux micro-organismes et agents chimiques dans l’eau restent nombreuses : choléra, affections diarrhéiques, fièvres typhoïdes ou même hépatites.
Assainir les eaux pluviales
En plus des eaux usées ménagères, les eaux de pluie contiennent également des polluants. Dans l’air, au contact du sol ou des toitures, elles se chargent de diverses particules : plomb, hydrocarbures, herbicides et autres éléments en suspension.
Pour autant, le raccordement du réseau d’eaux pluviales ne doit pas se faire sur celui des eaux usées. En fonction des conditions climatiques, les débits d’eaux pluviales varient considérablement et perturbent les installations d’assainissement. Un problème qui se pose notamment dans les fameux « tout-à-l’égout », comme à Paris ou dans certains centres villes historiques. Mais le traitement séparé des eaux pluviales avant leur rejet dans la nature commence d’ores et déjà à se développer.